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GRDF – Distributeur de Gaz et de Gaz Vert France

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Grégoire Boehm vous présente la vision de GRDF comme distributeur de Gaz et de Gaz Vert en France !

GRDF est le distributeur de gaz et de gaz vert en charge de l’exploitation des réseaux concédés par les communes en France. Nous veillons à la sécurité et à la modernité du réseau et animons toute la filière des gaz renouvelables.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le rôle de votre entreprise dans la transition énergétique française ?

GRDF a pour objectif de ne transporter que du gaz vert à horizon 2050. Pour ce faire nous adaptons notre réseau et développons son inter opérabilité avec les réseaux d’électricité et de chaleur.

« Agir pour donner au plus grand nombre le choix d’une énergie d’avenir, performante, renouvelable, sûre et abordable, au cœur de la vie des territoires. »

Voilà résumé, en une phrase, la vision que notre entreprise a de son rôle dans la société et pour les générations futures :

  • Elle reflète les valeurs de service public qui sont au cœur de notre identité.
  • Elle vise à remettre en perspective le rôle et l’utilité sociétale de GRDF.
  • Elle définit une boussole pour les politiques.
  • Elle s’articule avec le projet d’entreprise de GRDF, « Vert… l’Avenir, saison 2 » et les engagements RSE de l’entreprise.

Selon vous, comment peut-on construire un système équilibré grâce aux Gaz Renouvelables ?

La réussite de la transition énergétique de la France passera par la sobriété, l’efficacité énergétique, et en complément par la substitution d’énergies fortement carbonées par des énergies renouvelables ou bas carbone.

Différentes sources de production de gaz verts, qui n’entrent pas en concurrence avec l’alimentation, sont identifiables :

  • Des déchets d’origine agricole ;
  • Une fraction de la biomasse forestière disponible ;
  • Des déchets issus des activités
     économiques et industrielles ;
  • Des déchets des collectivités locales et des ménages ;
  • Une production d’hydrogène, rendue environnementalement pertinente par l’électricité produite par des moyens de production essentiellement renouvelables ou bas carbone.

Le potentiel total de production de gaz verts en France à l’horizon 2050 s’élève ainsi à 420 TWh, soit un gisement largement suffisant pour remplacer l’intégralité de la consommation de gaz fossile par du gaz vert.

A titre de comparaison, les perspectives de consommation de gaz en France en 2050 sont aux alentours de 355 TWh selon le scénario réalisé par les opérateurs de réseau Perspectives gaz.
Ce qui représente une création de valeur locale et non délocalisable non négligeable. On estime à l’horizon en 2030, 53 000 emplois directs et indirects pour l’ensemble de la filière biogaz !

Concrètement, comment se développe la filière biométhane ?

2 à 3 sites de méthanisation sont mis en service chaque semaine. Cette filière a connu en moins de 10 ans un essor remarquable. 

En 2021, la dynamique de développement de la filière biométhane s’est poursuivie. En une année, 152 nouveaux sites de méthanisation ont été raccordés aux réseaux gaziers. 

Avec 383 sites de méthanisation raccordés aux réseaux gaziers, la capacité d’injection de biométhane dans les réseaux gaziers atteint 6,7 TWh, soit l’équivalent de la consommation de plus de 1,7 million de logements neufs se chauffant au gaz vert ou plus de 26 600 bus roulant au BioGNV.

Dès 2030, soit dans un peu moins de 8 ans, nous pourrions avoir au moins 20 % de gaz vert dans nos tuyaux, produit exclusivement en France. A titre de comparaison, 17 % du gaz consommé en France chaque année est importé de Russie.

L’optimisation de ce système énergétique passe-t-elle par l’utilisation de l’hydrogène ?

Le potentiel de production d’hydrogène français est très majoritairement basé sur l’électrolyse de l’eau. Compte tenu de la capacité des moyens de production français actuels et de leurs scénarios de développement, il est possible de produire jusqu’à 145 TWh d’hydrogène d’ici à 2050 (environ 3,7 millions de tonnes d’hydrogène), qui se substitueront à l’utilisation de diverses énergies d’origine fossiles principalement dans l’industrie et la mobilité lourde.

Cette filière naissante devra bénéficier d’un cadre réglementaire et économique pour appuyer l’essor des projets.

Aujourd’hui, on dénombre plus de 250 projets locaux et/ou territoriaux dont certains dans lesquels GRDF est impliqué.

Pouvons-nous espérer aller vers un système énergétique résilient à un coût maitrisé ?

En 2022, le gaz couvre de façon directe 40 % des besoins de chaleur. L’électricité, pour 15%, est produite à partir de gaz, couvre quant à elle une part de la production de chaleur des bâtiments deux fois plus faible que celle du gaz.

Lors des derniers hivers froids, le gaz a ainsi fourni jusqu’à 50% des besoins d’énergie en pointe, soit 130 GW contre 95 GW pour l’électricité.

Donc le gaz est un formidable levier pour piloter le besoin énergétique. Sans lui, lors de pointe de consommation électrique, on recourt au charbon.

Le système énergétique français est soumis à 3 pressions qui ne feront que s’accroître :

  • Un parc nucléaire existant vieillissant et un nouveau parc pas disponible avant 2037.
  • L’impératif d’accélérer l’atteinte de la neutralité carbone.
  • Réussir la transition énergétique à un coût acceptable pour les citoyens.

Les infrastructures de gaz existantes permettent d’assurer la flexibilité des usages, sans investissement supplémentaire. L’acheminement des gaz verts jusqu’au client final nécessitera des investissements modérés sur les réseaux de gaz, estimés à 10 Mds€, contre 250 à 350 Mds€ nécessaires sur les seuls réseaux électriques.

Conserver une part significative de bâtiments raccordés au gaz permet de limiter les coûts et les risques de la transition énergétique.

Le maintien d’un socle de consommateurs de gaz permet de mutualiser le coût des infrastructures gazières, qui resteront dans tous les cas indispensables pour la collecte des gaz verts. Ils sont par ailleurs directement compatibles avec les gaz verts qui ont vocation à se substituer progressivement au gaz naturel.

Maintenir une diversité de solutions, dont les solutions gaz, est indispensable pour atteindre l’objectif de neutralité carbone à un coût acceptable pour le consommateur. La transition énergétique passera par de nombreuses solutions électriques, sa robustesse passera par la complémentarité des réseaux et notamment du réseau de gaz.

Pouvez-vous nous en dire plus sur vous, Grégoire ?

Après une carrière débutée autour des problématiques du commerce équitable et du développement durable en Amérique latine, j’ai travaillé dans le conseil en France et à l’international et me suis spécialisé peu à peu dans le secteur de l’énergie. Un passage par Enédis m’a permis d’appréhender la distribution d’électricité au travers de travaux sur le cadre régulatoire de cette distribution puis en tant que manager opérationnel d’une équipe de 150 personnes au service des clients de la métropole de Lyon.

En 2016, j’ai rejoint GRDF pour créer la première Agence Interventions Gaz regroupant tous les métiers d’intervention terrain (clientèle, travaux, maintenance, urgence sécurité). En 2020, je devenu directeur territorial pour la métropole de Lyon en charge de promouvoir l’avenir des gaz verts et de leurs usages et d’assurer la satisfaction des collectivités territoriales. J’ai récemment étendu mon périmètre à l’ensemble des départements du Rhône et de l’Ain. Je suis un passionné de nature, de montagne (escalade, alpinisme, ski de rando) et de voyages itinérants (à pied, à ski, à vélo). Vive l’aventure !

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